CRAQUEMENTS
(extraits)
Écriture impalpable
Aux formes exclusives
Tes secrets révélés
A quelques initiés
Ré-inventent le monde
Tout au fond de tes rêves
D’extrêmes vibrations
Grignotent la patience
D’une peau très câline
Mais qui sait cette fièvre
Plus forte que les astres
Craquement de soleil
Dans le fond de ta tête
Tes jambes sont de bronze
Mais ton corps se balance
Au rhythme* de la terre
Ta pensée encor tiède
S’estompe dans le soir
Lointainement j’ai senti
Une espérance vive
C’était un rhythme* broussailleux
Derrière le vent
Des paroles mêlées
Une histoire échangée
Que j’ai écrite
Contre un murmure
Forêt de mots profonde et quiète
Où résonne peut-être encore
Un silence oublié
Archéologue des songes
Ton écriture traîne
Sur quelques mots cuivrés
Par un temps qui vieillit
Ta main a saisi les derniers souffles de ton siècle
Ta main a déposé à la lisière des sens
Un appel à venir
Mais la Terre est amère
De peuples consumés
D’improbables échos de pluie
Pour retenir un geste
Ce goût de mots usés
Et ce chant inconnu au-delà des déserts
Seront-ils oubliés
Éphémère et sauvage
Comme une pluie d’orage
C’est un poème écrit
Au fond de ton esprit
Qu’en lettres tu dessines
Creusant d’autres ravines
Balancement du corps
Jusqu’à l’équilibre
Incertain
D’un instant
Espace de secondes
Démesurément longues
Brisées dans leur élan
Une profonde nuit d’indigo et d’étoiles
Glisse dans cette tête
Ouverte à l’infini
Doucement enveloppe
Puis éclipse
Le rêveur
Inconnu comme un livre
Qui cache son histoire
Et qui tient pourtant toute
Dans une seule main
Même la nuit pourrait s’éteindre
L’horizon s’effacer
Et les pierres mourir
Un givre minéral
Posé comme une écorce
Telle une empreinte
Qui te protège
De l’oubli
Chercherais-tu plutôt
Le souvenir d’un souvenir
Fermerais-tu les yeux
Pour découvrir encore
Les paysages qui t’entourent
Une étincelle a ri dans ses grands souliers blancs
Elle m’a dit Bonjour Je suis le rhythme
Un nuage increvé a couru dans le ciel
Tandis que j’écrivais sur une feuille blanche
Un gros nœud enlacé de rimes et de mots
Arrachés
Arrachés au silence
Arrachés à l’ennui d’un vraiment trop gros livre
Oublié tout au fond d’une bibliothèque
Si ancienne et si grande
Que l’histoire du monde s’y est un peu perdue
...
* vieille orthographe...
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