Entends-tu
(extraits)
Ton dieu s'est-il enfui
Une nuit
Au son d'un air de blues
Ou s'est-il assoupi
Dans le creux d'une vague inconnue
***
Neige si duveteuse
Que quelques secondes
Se sont assoupies
Le temps s'est tu
Mais son écho est allé l'essaimer
Dans une autre vallée
Le temps dévêtu de ses jours
Tel un océan privé de sa houle
Le temps figé
Le temps cerné
Juste le temps d'un souffle retenu
Afin d'entendre le silence
Qui craque et fond
***
Particule échappée
Repliée dans sa fuite
Et se faufilant entre
Flaques d'éternité
Et graines de soleil
***
Des cendres de paroles
Déposées sur ta peau
Saison griffée et exilée
Au seuil d'un autre monde
Mais distance assoupie
Parmi les fougères du temps
***
Océan
Vieux filou
Tu écris d'interminables lignes
Jetées l'une après l'autre
Sur les plages
Mémoires
De tes tempêtes
Et de tes solitudes
Mémoires
De tous ces loups de mer
Complices
Qui te confient leurs rêves
Déposés
Plus loin que l'horizon
Déposés
Sur ces plages
***
S'agripper à ta voix
Comme à l'ombre d'une caresse
L'orage a effleuré la terre
Sur laquelle est écrit ton fou-rire
Etincelle de sable
Que l'on écoute dans le soir
***
Là-bas
Vers les forêts
Sur les berges humides
Où jamais nous ne marcherons
Dans les blancs frimas d'un matin d'hiver
Nos joues tiédies encor* par les vieux édredons
* graphie poétique
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